💔 Une lecture qui bouleverse et qui éclaire
Il y a des albums qui nous accompagnent longtemps après avoir tourné la dernière page.
À sa place fait partie de ceux-là. C’est une lecture qui serre le cœur, mais qui ouvre aussi les yeux.
Cet album raconte l’histoire d’une petite fille qui, au fil de son quotidien, subit des gestes, des regards, des attitudes qui la blessent — sans que personne autour d’elle ne semble le remarquer.
Un infirmier qui la pique sans prévenir, une commerçante qui la touche sans lui demander, un proche qui la prend sur ses genoux malgré son malaise, un camarade qui franchit les limites de son intimité…
Autant de situations qui paraissent anodines aux yeux des adultes, mais qui, pour l’enfant, laissent des marques invisibles.
Ces blessures, l’auteur les appelle les pansements.
🌱 Des pansements invisibles, mais bien réels
Le fil rouge de l’album — celui des pansements — est d’une poésie bouleversante.
Il met en lumière ces douleurs silencieuses que l’on tait, que l’on cache, ou que l’on ne sait même pas nommer.
Puis survient une rencontre décisive : celle avec une médecin différente, attentive et respectueuse, qui prend le temps de demander la permission avant de la toucher.
Ce geste simple change tout.
C’est à ce moment-là que la fillette comprend qu’elle a le droit de dire non, le droit d’être écoutée, et surtout que ses émotions ont de la valeur.
🏫 L’importance de l’écoute à l’école
La suite du récit est pleine d’espoir.
La maîtresse, en écoutant la parole de l’enfant, choisit d’ouvrir un espace d’expression dans la classe : une boîte à secrets où chacun peut déposer un mot, une peur, une émotion.
Peu à peu, les élèves découvrent qu’ils ne sont pas seuls avec leurs pansements invisibles.
Et nous, adultes, comprenons à quel point il est essentiel de laisser la parole circuler et d’offrir aux enfants un espace sécurisant pour dire ce qu’ils ressentent.
💬 Ce que cette lecture m’a fait réaliser
En refermant ce livre, je me suis sentie profondément touchée.
Parce qu’il met des mots justes sur ce que tant d’enfants peuvent vivre, souvent sans qu’on s’en rende compte.
Et, en tant qu’enseignante, je me suis aussi interrogée :
Combien de fois ai-je, sans le vouloir, minimisé une parole, un malaise, un “non” timide, pensant que ce n’était “pas si grave” ?
Cette histoire m’a rappelé qu’en réalité, rien ne justifie qu’un enfant se sente mal à l’aise ou blessé dans son corps.
C’est un album qui invite à la réflexion, mais aussi à la bienveillance — envers nos élèves, et envers nous-mêmes.
🍃 Pourquoi le lire en classe
À sa place est un support précieux pour aborder avec les élèves :
• Le respect du corps,
• Le consentement,
• Le droit à la parole,
• Et la bienveillance entre pairs.
Il permet d’ouvrir des discussions sensibles, de poser des mots simples sur des émotions fortes, et surtout, d’aider les enfants à comprendre qu’ils ont le droit d’être respectés dans leur corps et dans leurs émotions.
C’est un album à lire à voix haute, à laisser résonner, à relire et encore car chaque mot, chaque image, vient apaiser un peu ces pansements invisibles.
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